Créativité

Le pédiatre et psychanalyste Winnicott (1971) écrit que « la créativité donne à l’individu le sentiment que la vie vaut d’être vécue », par opposition « à une relation de complaisance soumise envers la réalité extérieure ; le monde et tous ses éléments étant ce à quoi il faut s’ajuster et s’adapter ». La créativité n’est pas réductible à la création réussie et reconnue d’un artiste. « Il s’agit plutôt d’une créativité au quotidien, inhérente au fait de vivre, une manière de voir et de faire dans le monde qui témoigne d’une bonne santé, alors que la soumission ou la vie non créative peut être tenue comme une maladie. ». (Lhuillier. 2011)

 Le travail, qui est central à nos vies et à notre quotidien, est le lieu pas excellence de cette créativité qui nous permet, face aux obstacles et aux échecs, de déployer notre intelligence et notre endurance. La psychodynamique du travail montre que travailler n’est pas exécuter, qu’il existe toujours un décalage entre ce qui est prescrit et ce qu’on fait concrètement, parce qu’il y a toujours des incidents, des aléas. La créativité au travail se loge dans l’ingéniosité, le détour, l’habilité, tout ce qu’il faut inventer pour atteindre les objectifs. Cette partie du travail est singulière mais résulte aussi d’une élaboration collective, chacun se référant à « ce qui se fait  » ou « ce qui ne se fait pas ».

Quand les situations psychosociales délétères génèrent un effet paralysant sur cette capacité créative alors, elles laissent les personnes aux prises avec  leur angoisse, leur souffrance.