Histoire de vie

Histoires de vie« La liberté de l’individu est ce qu’il fait de ce qu’on a fait de lui ». Sartre.

« Histoires de vie », « Récits de vie », ces termes recouvrent une approche sociologique permettant à un individu d’analyser la façon dont son identité s’est construite. C’est un travail porteur de sens et de cohérence, notamment pour aborder une transition professionnelle ou pour « dénouer les nœuds sociopsychiques et s’inventer une vie ouverte sur l’avenir. » (Gaulejac.2020)

L’approche « Histoire de vie, sa méthode et ses outils, aident chacun :

– à comprendre comment il est à la fois multi-déterminé par ses héritages conscients ou non parlés : par l’Histoire, avec son lot de blessures durables (guerres, migrations…), par l’héritage familial, les traces que laissent les expériences et les métiers des ascendants, leurs parcours professionnels (réussites, faillites…) leur rapport au travail,  par leurs trajectoires sociales qui font écho chez les descendants  avec les choix d’études, de métiers, de rencontres, d’investissements dans le travail, de place et de légitimité, par les loyautés et les obligations intériorisées comme autant de fidélités silencieuses.

– et à saisir comment il peut devenir acteur de son histoire, comment il peut redécider de ses héritages pour devenir auteur de son avenir professionnel, de ses propres décisions. La personne fait quelque chose de ce qu’on a fait d’elle.

Le travail d’accompagnement se fait sur le registre de l’écoute et de la compréhension, de la formulation d’hypothèses que seule la personne peut valider, sans interprétation ou conseil.

L’approche est nourrie par plusieurs disciplines des Sciences Humaines : philosophie (Ricoeur, Habermas, Sartre), sociologie (Bourdieu, Passeron), sociologie clinique (Gaulejac, Kaufmann, Lainé), ethnosociologie (Bertaux), psychologie et psychanalyse (Freud, Legrand), neuropsychologie (Piolino). Elle émerge comme méthodologie à la fin du XXe siècle, mais ses origines puisent dans Les Confessions de St Augustin, Les Essais de Montaigne et les Confessions de Rousseau. Des ouvrages de Georges Perec, Annie Ernaux, Didier Eribon, Edouard Louis ou encore Nicolas Matthieu s’inscrivent dans cette continuité.

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